Selon le 13ᵉ baromètre du cabinet Empreinte Humaine avec OpinionWay, 42 % des salariés souffraient de détresse psychologique en 2024. Depuis la crise sanitaire, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur, faisant de la santé mentale au travail un enjeu crucial dans la sphère professionnelle comme personnelle. Labellisée Grande Cause Nationale en 2025, la santé mentale au travail est l’une des préoccupations sociales majeures de notre époque. Comment la santé mentale au travail impacte-t-elle le quotidien des employés ? Quels défis attendent les employeurs pour sensibiliser et prévenir les troubles de santé mentale de leurs salariés ? On fait le tour de ces questions. 

De nombreux facteurs en cause…

 

Dans un monde professionnel de plus en plus compétitif, la santé mentale au travail peut être sérieusement mise à mal pour de nombreux salariés. Plusieurs facteurs sont responsables de la détresse des salariés.

Une dégradation de la santé mentale au travail peut être causée par :

  • Une perte de motivation ;
  • Un ennui ou une perte de sens dans les tâches professionnelles ;
  • Une surcharge de travail avec des horaires inadaptés ;
  • Des conditions de travail difficiles ;
  • Une pression excessive ou permanente ;
  • Un manque de contact social ;
  • Un harcèlement moral ou sexuel ;
  • La peur de perdre son emploi.

Selon le Baromètre 2024 du cabinet Empreinte Humaine et Opinion Way sur l’état psychologique des salariés français, plus de 55 % d’entre eux estiment que leur santé mentale au travail est altérée par leur manque de temps.


… et des troubles mentaux divers

 

Causés par le stress, leurs conditions de travail ou le manque d’équilibre entre leurs vies professionnelle et personnelle, de nombreux troubles psychiques peuvent affecter la santé mentale au travail pour les salariés.

Ils se manifestent par :

  • un stress chronique ;
  • une forte anxiété ; 
  • des symptômes dépressifs ;
  • un épuisement émotionnel ;
  • un burn-out ;
  • des troubles du sommeil et des insomnies.

Quand la santé mentale devient une grande cause nationale

 

Le 10 octobre de chaque année, depuis 1992, la Journée Mondiale de la santé mentale informe le grand public sur les enjeux liés à cette problématique majeure. Soutenu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce grand événement a pour objectif de sensibiliser la population aux dangers avérés des troubles psychiques sur la santé physique des personnes dépressives.

Les chiffres sont d’ailleurs assez parlants. Une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) révèle que les personnes souffrant de troubles mentaux présentent un taux de mortalité par cancer et par cardiopathie plus élevés.

La santé mentale au travail en chiffres :

12 milliards, c’est le nombre de journées de travail perdues chaque année à cause de l’anxiété ou de la dépression.

En 2025, le gouvernement français a décidé que la santé mentale serait la nouvelle Grande Cause nationale de l’année. Cet événement a pour but de sensibiliser le public et de fédérer les acteurs du territoire autour de cette problématique générale.

Les objectifs :

  • Déstigmatiser la santé mentale au travail, en luttant contre les stéréotypes ;
  • Mieux prévenir, grâce à de meilleures formations et une sensibilisation globale ;
  • Faciliter l’accès aux soins sur le territoire français, en développant de nouveaux métiers et en accueillant de nouvelles structures à l’échelle nationale ;
  • Accompagner sur le long terme les personnes présentant des troubles mentaux, et notamment dans leur emploi.

Les enjeux de la santé mentale au travail pour les employeurs

 

Prévenir les troubles de santé mentale au travail est un défi essentiel pour un bon management au quotidien et sur le long terme.

Rappelons que selon le Code du travail, les employeurs doivent respecter deux obligations : protéger le personnel (selon l’article L 4121-1, « l’employeur se voit dans l’obligation de veiller à la santé physique et psychique de ses salariés et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs »), mais aussi prévenir les risques psychosociaux, grâce à des postes de travail adaptés, des méthodes de travail et de production adéquates pour limiter la monotonie, et des activités et une charge de travail respectables.

Le rôle de l’employeur est de garantir un climat propice à une meilleure santé mentale au travail pour plusieurs raisons :

  • inciter à la performance et à la productivité tout en préservant leur santé mentale au travail ;
  • améliorer la motivation, la créativité et l’efficacité, en renforçant l’esprit d’équipe ;
  • limiter le nombre d’arrêts maladie ;
  • stimuler l’engagement des salariés pour éviter le turn-over ;
  • assurer un climat de travail sain et durable. 

Des ressources diverses à la disposition des employeurs et des salariés pour une meilleure santé mentale au travail

 

Pour les employeurs comme pour les salariés des petites ou grandes entreprises, il existe de nombreux moyens pour déceler et prévenir les problèmes de santé mentale au travail.

  • Le rôle essentiel de la médecine du travail

Extérieur à l’entreprise, le médecin du travail peut être consulté à n’importe quel moment par les salariés. Son rôle est d’aiguiller les employés souffrant de mal être au travail vers les soins nécessaires. Il a le droit de suggérer un aménagement du poste ou du temps de travail. Il peut aussi demander une restriction de poste. Un rendez-vous avec le médecin du travail peut également être demandé par un employeur pour venir en aide à l’un de ses salariés, s’il estime que sa santé mentale au travail est mise à mal.

  • Les ressources humaines

Le service des ressources humaines est un intermédiaire entre l’employeur et le salarié en difficulté. Son rôle est de soutenir l’employé présentant des troubles de santé mentale, pour le rassurer et l’aider au quotidien. Le DRH a également pour mission d’évaluer les risques. Il doit sensibiliser la direction, lui conseiller des formations ou solliciter l’aide de psychologues pour prévenir les problèmes de santé mentale au travail ou les situations de burn-out.

  • Le service de prévention et de santé interne

Dans les plus grosses entreprises (de plus de 500 salariés), un service de santé peut aussi être disponible pour les salariés souffrant de troubles psychiques au travail. Des assistantes sociales, infirmiers et psychologues sont à l’écoute des employés en difficulté et peuvent être sollicités en urgence s’ils en ont besoin.

  • Les représentants du personnel 

Ils jouent un rôle de médiateur entre l’employeur et l’employé. Ils veillent à la mise en place de politiques favorisant un environnement de travail sain et inclusif. Leur mission est de veiller à la prévention des risques psychosociaux. Ils doivent alerter sur les situations préoccupantes et proposer des actions concrètes pour améliorer le bien-être des salariés, en les orientant vers les bons interlocuteurs si besoin.

F.A.Q.

Quels signes de détresse psychologique doivent vous alerter ?

Lorsqu’une personne présente des troubles de santé mentale, elle peut présenter plusieurs symptômes, comme une fatigue intense, une forte irritabilité, une perte de motivation, une absence d’émotions ou d’empathie et/ou une anxiété généralisée. Des symptômes physiques, comme des vertiges, des douleurs abdominales, des infections respiratoires et ou des troubles du sommeil, peuvent également survenir.

 

Que doit faire un salarié en cas de burn-out ?

Dans un premier temps, le salarié en détresse peut consulter son médecin généraliste. Il évaluera son état pour lui prescrire un arrêt de travail et si besoin, l’orienter vers un spécialiste (psychologue ou psychiatre).

 

Que doit faire un employeur témoin de la détresse de l’un de ses employés ?

Pour limiter les risques psychosociaux au sein de son entreprise, l’employeur doit installer un environnement sain au quotidien. S’il estime que l’un de ses salariés est en difficulté, il doit en premier lieu l’écouter avec bienveillance. Il doit aussi être en mesure de lui offrir un soutien adapté en lui proposant un aménagement de son poste de travail, par exemple. Il peut aussi lui soumettre les ressources à sa disposition et l’orienter vers un professionnel de santé si nécessaire.

 

Le burn-out peut-il être considéré comme une maladie professionnelle ?

Oui, il faut constituer un dossier de burn-out au travail auprès de la CPAM, qui tranchera. Ce dossier comprend le certificat médical initial réalisé par le généraliste lors de la première consultation, le formulaire de demande de reconnaissance de maladie professionnelle et l’attestation de salaire de l’employeur.

Vous avez besoin d’un expert-comptable ?

Contactez le Cabinet Mosselmans, nous sommes là pour vous aider !