L’égalité entre les femmes et les hommes est un enjeu majeur de notre société, et son cadre s’étend aussi au milieu professionnel. Quelques rappels concernant les femmes dans l’entrepreneuriat en France : encadrée par la loi, la parité au travail est même un principe constitutionnel depuis 1946. D’après une étude du Conseil économique, social et environnemental (Cese) de 2020, les femmes représentaient 48 % de la population active. Cette même année, elles étaient à peine 30 % à être chef d’entreprise. Plan interministériel, loi pour une égalité réelle, aides financières… On fait le tour des mesures mises en place pour aider les femmes dans l’entrepreneuriat en 2025.
Femmes dans l’entrepreneuriat : le baromètre pour comprendre la tendance en 2024
Mis en place par la Direction générale des Entreprises en partenariat avec Bpifrance dans le cadre du plan interministériel « Toutes et tous égaux 2027 », le baromètre de l’entrepreneuriat des femmes met chaque année en évidence l’impact qu’elles ont sur le secteur. Cet outil de mesure vise aussi à mettre en lumière l’évolution des disparités de représentation entre hommes et femmes parmi les travailleurs indépendants, les repreneurs et les dirigeants d’entreprise, et ainsi mieux comprendre les défis pour les femmes dans l’entrepreneuriat en France.
De manière générale, il a permis de calculer le nombre de femmes dans l’entrepreneuriat, à la ville comme à la campagne.
Cette seconde édition du baromètre de l’entrepreneuriat des femmes en France a permis de constater que :
- 26 % des créations d’entreprises portées par des femmes ont démarré modestement et le restent 3 ans après ;
- 36 % des projets de reprise-transmission sont à l’initiative de femmes ;
- près de la moitié des femmes font du développement durable un axe stratégique de développement de leur entreprise.
- de plus en plus de femmes sont malgré tout impliquées dans la chaîne entrepreneuriale ;
Femmes dans l’entrepreneuriat : l’avancée des lois
Pour inciter les entreprises à la parité et veiller à offrir une meilleure place aux femmes dans le milieu professionnel, de nombreuses lois ont été mises en place. La hausse du nombre de femmes dans l’entrepreneuriat est au cœur de ces avancées légales.
L’égalité de rémunération pour un même travail a notamment été fixée par la loi du 22 décembre 1972. Une autre loi, interdisant de rédiger une offre d’emploi réservée à un sexe, de refuser une embauche ou de licencier en raison du sexe, a également été votée en 1975.
Malgré ce cadre légal explicite, les femmes dans l’entrepreneuriat ont encore du chemin à parcourir.
Les inégalités homme-femme persistent dans certains secteurs et la parité peine à être respectée, surtout dans les postes à haute responsabilité. Selon l’édition 2023 des « Chiffres-clés : Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes », les femmes ne représenteraient que 18 % des dirigeants d’entreprise et 18 % des ingénieurs de l’informatique. La proportion de femmes dans l’entrepreneuriat reste encore minime.
Autant de raisons qui font que la parité homme-femme fait aujourd’hui encore partie des préoccupations majeures du gouvernement.
Adoptée par l’Assemblée nationale en 2011, la loi Copé-Zimmermann a aussi changé la donne en imposant la mise en place de quotas pour encadrer le nombre de femmes présentes dans les conseils d’administration et de surveillance.
Quant aux entreprises de plus de 50 salariés, elles ont désormais l’obligation de publier chaque année l’Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Cet index est une note sur 100, basée sur 4 à 5 critères (en fonction de la taille de l’entreprise). Ces critères concernent la suppression des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, la même chance d’avoir une augmentation ou une promotion, l’augmentation de salaire garantie au retour de congé maternité et la parité parmi les 10 plus hautes rémunérations.
Une loi pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes
Entrée en vigueur le 4 août 2014, la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a profondément modifié le Code du travail, avec l’application de plusieurs mesures :
- une interdiction d’accès aux contrats de commande publique pour les entreprises ne qui ne respectent pas les exigences d’égalité professionnelle ;
- l’obligation de déposer un accord ou plan d’action relatif à l’égalité professionnelle auprès de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) pour les entreprises de plus de 50 salariés, sous peine de pénalités financières ;
- la réforme du congé parental, afin de favoriser le partage des responsabilités parentales ;
- des sanctions par le conseil de prud’hommes pour limiter les licenciements discriminatoires ou liés au harcèlement sexuel.
Femmes dans l’entrepreneuriat : des aides financières mises en place
Pour soutenir les femmes dans l’entrepreneuriat, l’État a mis en place plusieurs aides financières pour les accompagner dans leur projet de création d’entreprise :
– La garantie ÉGALITÉ femmes
Ce dispositif national permet aux femmes dans l’entrepreneuriat à avoir accès à un crédit bancaire pour concrétiser leur projet de création, de reprise ou de développement d’entreprise. Il s’étale sur 7 ans au maximum, pour un montant maximal de 50 000 €, et peut couvrir jusqu’à 80 % d’un emprunt bancaire.
– Le programme Wom’energy
Mis en place par le Réseau Entreprendre, ce programme d’accompagnement de projet pour les femmes dans l’entrepreneuriat propose un prêt d’honneur d’un montant compris entre 15 000 et 50 000 €.
– Les plans d’action régionaux
Les territoires français ont mis en place des plans d’action régionaux pour l’entrepreneuriat des femmes (PAR) pour soutenir les projets de création ou de reprise d’entreprise par des femmes. Des informations sont fournies par la mairie, les chambres de commerce et d’industrie (CCI) ou les chambres de métiers et de l’artisanat (CMA).
F.A.Q.
Quelle est la proportion de femmes dans l’entrepreneuriat en France ?
Selon Infogreffe, en 2024 comme en 2023, 33,1 % des créateurs d’entreprises étaient des femmes. Les femmes dans l’entrepreneuriat ont 41 ans en moyenne et sont majoritaires dans les activités de services, l’enseignement, la santé et l’action sociale.
Les écarts de salaire entre hommes et femmes sont-ils encore importants ?
Selon l’étude de l’Insee « Femmes et hommes, l’égalité en question » publiée en 2022, la chance d’accéder aux 3 % d’emplois les mieux rémunérés est deux fois plus probable pour les hommes que pour les femmes. En 2023, parmi les 1 % des salariés les mieux rémunérés du secteur privé en 2021, 21,9 % étaient des femmes.
Les femmes voulant se lancer dans la création d’entreprise ont-elles accès à des structures d’accompagnement dédiées ?
Des incubateurs, comme Willa ou les Audacieuses, ont été créés pour aiguiller les femmes dans l’entrepreneuriat. Ces structures existent pour offrir une plus grande parité sur les plans économique et professionnel à travers des sessions d’accompagnement, des formations et des actions de sensibilisation.
Comment connaître les réseaux d’accompagnement pour les futures cheffes d’entreprise ?
Le site Bpifrance regroupe les principaux réseaux professionnels dédiés aux entrepreneuses. Certains réseaux sont spécialisés dans des secteurs spécifiques (Financi’elles pour la banque, la finance et l’assurance, StartHer pour le digital ou InterElles pour les entreprises technologiques).
Les entreprises de plus de 50 salariés doivent publier leur Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Quand doivent-elles le faire ?
Cet index doit être publié au plus tard le 1er mars de chaque année. Pour calculer cet index, les entreprises peuvent utiliser l’outil Égapro, disponible en ligne.
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