Selon les chiffres de l’URSSAF, la France recenserait plus de 4 millions de travailleurs indépendants dont environ 2,7 millions d’auto-entrepreneurs au dernier trimestre 2023. Devenir son propre patron possède de nombreux avantages, à condition de bien s’y prendre. On a listé pour vous les 10 points clés à connaître avant de commencer cette grande aventure professionnelle !
1- Définir le projet professionnel
Le succès d’un projet passe toujours par sa bonne préparation. Que vous vous lanciez ou que vous vous reconvertissiez en tant que travailleur indépendant, il est essentiel d’établir un plan de carrière pour connaître votre projet de A à Z et cerner vos objectifs professionnels.
Posez-vous les bonnes questions :
- Dans quel secteur j’évolue ? Quelles sont ses opportunités et ses limites ?
- Quels objectifs me suis-je fixé ? Par mois ? Par an ?
- Quel salaire j’envisage de percevoir ?
- Quels sont mes clients potentiels ?
- De quels partenaires vais-je avoir besoin ?
2- Réaliser un business plan
La mise en place d’un business plan permet d’approfondir ces questions, de mieux peaufiner votre projet et d’étudier sa faisabilité.
Il se compose de plusieurs parties :
- La présentation globale du projet ;
- Son modèle économique : type de produit ou service, cibles, moyens à mettre en œuvre, dépenses et recettes ;
- Une étude de marché : tendances, acheteurs et consommateurs, concurrents, environnement, limites et atouts du marché, chances de réussite ;
- Chiffre d’affaires prévisionnel : pour les trois premières années ;
- Une partie financière : avec un plan de financement, une estimation de la trésorerie et du seuil de rentabilité.
Des associations, mais aussi des organismes publics comme les chambres du commerce et de l’industrie (CCI), peuvent vous accompagner dans toutes les étapes de votre projet. Elles vous aideront notamment à réaliser votre business plan.
3- Bien choisir son statut
Il existe plusieurs statuts pour travailler à son propre compte. Trouvez celui qui sera la plus adapté à votre secteur, à votre activité et à vos besoins.
- L’entrepreneur individuel (EI)
Anciennement EIRL jusqu’en 2022, ce statut se distingue de celui de la société par la simplicité des démarches. Vous n’aurez pas besoin de rédiger des statuts ou de constituer un capital social.
Il se caractérise par la séparation des patrimoines personnel et professionnel.
- L’Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
Elle est soumise aux mêmes règles juridiques qu’une SARL, à la différence près qu’elle ne comprend qu’un seul associé.
En optant pour ce statut, vous devrez choisir entre le régime de l’impôt sur le revenu (IR) ou celui des sociétés (IS). Depuis 2017, il est également possible de choisir le régime de la micro-entreprise.
La différence réside lors de la déclaration d’impôts. Vous déclarez uniquement vos bénéfices. Vous pouvez donc déduire vos charges de votre chiffre d’affaires.
- Le régime de la micro-entreprise (ou auto-entreprise)
Ce régime se distingue par la grande facilité des démarches administratives et des obligations comptables. Le chiffre d’affaires est déclaré mensuellement ou trimestriellement par l’auto-entrepreneur lui-même.
Contrairement aux autres statuts, le calcul du montant de la sécurité sociale des indépendants (SSI, anciennement RSI, régime social des indépendants) et de l’impôt sur le revenu se fait sur le chiffre d’affaires et non sur le bénéfice net. Les charges ne sont donc pas déductibles.
- La Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)
Similaire à une SAS, elle compte un seul associé. Elle est plébiscitée pour sa gestion très flexible. L’associé unique, élu président, est assimilé salarié et relève du régime général de la Sécurité sociale.
Comme pour une EURL, seuls les bénéfices sont pris en compte lors de la déclaration d’impôts.
Bon à savoir :
Ces statuts sont tous plafonnés à 77 700 € de chiffre d’affaires pour les activités de prestations de services et professions libérales et à 188 700 € pour les activités d’achat-revente et d’hébergement.
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4- Opter pour une bonne couverture sociale
Le choix de votre couverture sociale dépend de votre statut juridique. La Sécurité sociale des indépendants (SSI) concerne tous les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, micro-entrepreneurs, travailleurs libéraux). Elle permet aux personnes travaillant à leur compte de bénéficier d’une protection sociale minimale (assurance maladie, maternité, paternité et retraite).
C’est le CPSTI (Conseil de la Protection Sociale des Travailleurs Indépendants) qui régit le régime de retraite complémentaire. Les micro-entrepreneurs sont affiliés à un régime de retraite complémentaire en fonction de leur domaine d’activité (Cipav ou RCI).
5- Fixer les bons tarifs
Pour facturer correctement vos prestations et pratiquer les tarifs les plus justes possibles en tant que travailleur indépendant, il faut tenir compte de plusieurs paramètres :
- Les prix moyens du marché ;
- Les tarifs pratiqués par la concurrence ;
- Le prix que le client est prêt à payer ;
- La conjoncture (période d’inflation, par exemple).
Pensez bien évidemment à tenir compte de vos frais et dépenses en fonction de votre secteur d’activité (coût des marchandises, charges financières, etc.)
6- Connaître les aides auxquelles vous avez droit
Des aides financières sont allouées aux travailleurs indépendants pour leur permettre de se lancer en tant que freelance.
La plus importante est l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (ACRE). Destinée aux nouveaux travailleurs indépendants, elle donne droit à une exonération totale ou partielle des cotisations sociales pendant 12 mois. L’ACRE permet également de bénéficier d’un versement complémentaire aux allocations chômage par France Travail, à hauteur de 45 % ou 60 % des droits à l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) restant dues.
L’aide financière exceptionnelle (AFE) peut aussi être versée ponctuellement aux travailleurs indépendants faisant face à une difficulté exceptionnelle mettant à mal la pérennité de leur activité (incendie, accident, travaux ou défaut de paiement, par exemple). Pour pouvoir en bénéficier, il faut pouvoir justifier d’au moins un an d’activité principale en tant que freelance.
7- L’importance de la prospection
Il est essentiel d’établir votre clientèle en amont, avant même de vous lancer. Prospecter avant de commencer vos missions en tant que travailleur indépendant vous aidera à mieux identifier vos clients potentiels et leurs besoins. Cela vous aidera aussi à établir un prévisionnel plus juste et adapter votre charge de travail en conséquence.
Développez votre réseau grâce à votre présence en ligne via des outils digitaux, comme le réseau social Linkedin ou les plateformes dédiées aux freelances (Malt, StaffMe…)
8- Savoir s’entourer
Être indépendant, c’est souvent travailler seul de chez soi. Il est crucial de trouver les bons partenaires pour continuer à s’épanouir et enrichir son réseau. Miser sur les espaces de coworking présente de nombreux avantages. Cela vous aidera à :
- Vous sentir moins isolé ;
- Mieux segmenter votre vie privée et professionnelle en travaillant en dehors de chez vous ;
- Retrouver l’émulation et la convivialité, deux notions cruciales en milieu professionnel ;
- Échanger avec d’autres freelances qui pourront vous conseiller ou répondre à vos questions.
9- Rester dans l’anticipation
En tant que freelance, rien n’est jamais acquis. Le mot clé en tant que travailleur indépendant est l’anticipation.
Cela passe par :
- Cerner la saisonnalité de votre métier ;
- Savoir gérer sa trésorerie en cas de manque à gagner ;
- Comprendre votre concurrence pour mieux vous démarquer ;
- Connaître votre plein potentiel pour maximiser votre productivité ;
- Vous fixer des objectifs financiers et évaluer la charge de travail nécessaire pour les atteindre.
10- Ne jamais se décourager
Le cap des trois premiers mois peut être difficile à passer. Gare aux pensées limitantes (« je n’y arriverai pas », « ce n’est pas pour moi ») qui sont contreproductives. Maximisez vos chances en encadrant votre temps de travail, en vous fixant des horaires et en suivant nos 9 précédents conseils !
Le statut de travailleur indépendant séduit de plus en plus les jeunes actifs en pleine reconversion ou à la recherche de davantage de flexibilité, de polyvalence et d’épanouissement personnel. Les défis sont nombreux pour les freelances, mais le jeu semble en valoir la chandelle. Le nombre de travailleurs indépendants a même augmenté de quasiment 1,5 million en dix ans, entre 2012 et 2022 !
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